Points forts du congrès

Patrice Parisé Directeur général des routes, France

Patrice Parisé Directeur général des routes, France

Interview par Dominique Rousset

D. ROUSSET 
Pendant 3 ans, vous avez suivi de très près l'organisation de ce congrès, réalisée en grande partie par vos services. Et en tant que premier délégué de l'AIPCR du pays hôte du congrès, c'est à vous que revient la tâche de présenter les conclusions de cette semaine de travaux.

Ce congrès a été placé sous le signe du « développement durable. » Pour ce qui est du développement économique, on voit assez bien le rôle de la route. Quelques chiffres : à l'échelle mondiale, le transport par route assure plus de 80% des kilomètres parcourus par les voyageurs au sein de leur pays et plus de 50% pour le fret. Le nombre de véhicules motorisés augmente de près de 3% chaque année.

Comment intégrer dans ce contexte la notion de durabilité, à savoir ne pas compromettre le bien être des générations actuelles ni celui des générations à venir ?

P. PARISÉ 
Vous avez bien résumé la difficulté à laquelle nous sommes confrontés.

Tout le monde se pose cette question. La route assure la majorité des déplacements de marchandises et de personnes. La plus grande partie de ces déplacements sont indispensables à la vie économique et sociale et en même temps on sait que la planète ne supportera pas le développement automobile sur le modèle d'aujourd'hui et qu'il n'existe pas à ce jour de réelle alternative. Dans ces conditions, que faut-il faire ?

Faut-il arrêter de construire des routes, et à ce moment-là on assistera à une multiplication des situations de congestion, dont on sait qu'elles ont des coûts économiques, sociaux et environnementaux élevés ? Ou faut-il continuer comme par le passé à ne rien faire en ignorant les signes annonciateurs d'une probable catastrophe ?

D. ROUSSET 
Deux situations extrêmes bien sûr à éviter. Tâchons donc de voir où se situent les administrations routières entre ces deux extrêmes et quel peut être leur rôle.

P. PARISÉ 
Il n'appartient évidemment pas aux administrations routières de trancher un débat aussi important. C'est aux politiques et à la société toute entière de le faire mais les administrations routières ont la responsabilité de faire des propositions. C'est d'ailleurs la raison d'être de ce congrès depuis 100 ans que d'échanger sur nos pratiques, échanger pour trouver des solutions et proposer ces solutions à nos gouvernements.

Et pour venir à la première partie de la question « où se situent les administrations routières sur cet éventail ? » et bien je crois qu'elles sont sur une position intermédiaire. Elles s'efforcent de jouer sur tous les leviers pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre.

D. ROUSSET 
Pour explorer toutes les solutions possibles, l'Association mondiale de la route a organisé ses travaux en quatre grands thèmes : la gouvernance, la mobilité durable, la sécurité et la qualité des infrastructures. Parlons du premier : quel est le rapport entre gouvernance et développement durable ?

P. PARISÉ 
On peut dire - très schématiquement bien sûr - que la bonne gouvernance, c'est bien décider et ne pas gaspiller. Bien décider, c'est décider dans la transparence et la concertation. Ces principes sont valables dans tous les domaines mais particulièrement dans celui de l'environnement.

Pour ce congrès, l'AIPCR a voulu focaliser ses travaux sur la gouvernance sur trois sujets bien précis : les aspects économiques, les aspects financiers et enfin celui de l'efficacité des administrations routières.

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D. ROUSSET 
Quelles pistes de progrès ont émergé des débats pour chacun d'entre eux ?

P. PARISÉ 
Sur les aspects économiques, ça n'a pas été une découverte, ça a été plutôt une confirmation : si on veut répondre aux besoins des populations en dépensant moins, avec un minimum d'effets négatifs sur l'environnement et un maximum de sécurité, il faut pousser le développement des méthodes d'évaluation. Des évaluations avant les projets, et bien entendu des évaluations ex-post pour pouvoir en tirer tous les enseignements. Et puis il faut sortir du réflexe : « demande de transport = création ou élargissement d'une route ».
Il faut vraiment se poser les questions dans tous les cas : une bonne gouvernance, c'est se poser la question de savoir s'il existe d'autres moyens, d'autres possibilités, c'est deuxièmement accepter de discuter et enfin c'est être en mesure de justifier clairement et objectivement les choix que l'on fait.

En matière de financement, le congrès a montré que les états, les gouvernements, les administrations, avaient une connaissance de plus en plus fine des mécanismes de tarification. Et la séance des ministres lors de laquelle nous avions un éventail considérable de représentants des gouvernements (57 exactement) a montré que la tarification n'est plus seulement envisagée sous l'angle du financement des infrastructures mais aussi sous celui du report modal, de la réorientation de la demande.

Enfin, s'agissant de l'efficacité des administrations en termes d'organisation tout d'abord, il se confirme qu'il n'y a pas de bonne solution unique : il ne s'agit pas de faire du copier-coller en s'inspirant de choses qui existent. Il faut procéder à une analyse fine des institutions du pays concerné, des relations politiques, etc. Tout ceci amène à déterminer la bonne organisation. Il n'existe pas de modèle tout fait disponible sur étagère.

Et puis sur la question de l'efficacité des administrations, le comité qui a travaillé sur ce sujet a identifié quatre points très importants. Le premier, c'est la poursuite de la lutte contre la corruption. Le deuxième enjeu important, c'est celui des ressources humaines parce que nous avons des classes d'âge dans la profession qui vont maintenant partir en retraite. Nous avons aussi des manques dans certains domaines de compétences qui sont clés et il faut là aussi trouver de nouvelles femmes, de nouveaux hommes, pour travailler sur ces compétences clés. Le troisième enjeu, c'est celui du dialogue avec toutes les parties prenantes que sont les usagers, les élus, les associations, les entreprises, les industriels. Donc là, les administrations routières ont un peu trop tendance à travailler replier sur elles-mêmes. Il faut s'ouvrir et discuter avec toutes ces parties prenantes. Et enfin le quatrième enjeu, c'est la nécessité pour toutes les administrations routières de disposer d'un système permettant de bien connaître dans la durée et de façon pertinente l'état du patrimoine pour pouvoir prendre les bonnes décisions, prendre des décisions éclairées, pour maintenir ce patrimoine.

D. ROUSSET 
Voilà donc tout ce qui a été dit autour de la bonne gouvernance, thème relativement neuf pour vous. Le deuxième sujet était la mobilité durable.

Bref rappel en quelques mots. La consommation d'énergie et le réchauffement climatique concernent fortement la route puisqu'au niveau mondial, les activités qui provoquent le plus d'émission de gaz à effet de serre sont les transports, le chauffage et l'industrie.

La France a en ce domaine initié une approche nouvelle dont nous a parlé Jean-Louis Borloo en ouvrant ce congrès, qui consiste à intégrer dans un même ministère les transports, l'énergie et l'écologie. Et puis il y a cette démarche qui est issue des concepts de gouvernance, de partenariat que nous avons enclenché en France sous le nom de « Grenelle de l'Environnement ». Avant de détailler ce qui s'est dit dans les travaux du congrès, je vous propose d'entendre M. Jean Jouzel, qui est coprésident de l'un des 6 groupes de travail formés pour le Grenelle de l'Environnement. Il est également membre du bureau du GIEC, le groupe international d'experts qui réfléchissent à ces questions de réchauffement climatique. Ecoutons-le sur la relation entre environnement et politiques de déplacements. (video).

Jean Jouzel souhaitait que vous ayez aussi réfléchi à ces questions. C'est ce qui s'est passé donc quelles conclusions tirez-vous de votre côté sur ce thème stratégique de mobilité durable ?

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P. PARISÉ 
Effectivement, ce qu'il faut retenir, c'est que pour réduire l'empreinte écologique du transport routier, il y a 3 moyens d'action principaux qui ont été rappelés par Jean Jouzel : agir sur les motorisations et sur les carburants, favoriser le report modal et la multimodalité et jouer sur l'aménagement du territoire.

Pour ce qui concerne la multimodalité, l'AIPCR avait programmé pas moins de 7 conférences sur ce sujet, qui ont été bien suivies. Les visites organisées sur le tramway de Paris et sur les aménagements urbains favorisant les modes doux ont également connu un grand succès.

D. ROUSSET 
La communauté routière mondiale semble donc en marche, je crois qu'on peut en faire le constat aujourd'hui, pour cette conversion, mais y-a-t'il concrètement des outils disponibles, que les congressistes pourront retrouver dans les actes du congrès maintenant que tout ceci a été produit ? Y aura-t-il des rapports produits par les comités de l'AIPCR pour entrer dans cette approche nouvelle de la mobilité ?

P. PARISÉ 
Oui, bien sûr et ils sont nombreux. Par exemple, le comité 2.2 a étudié le modèle « du cube », développé par nos amis scandinaves pour déterminer les bons aménagements à réaliser. Cette méthode est originale puisqu'elle passe par une analyse systématique de l'ensemble des besoins des utilisateurs, une analyse également qui porte sur l'ensemble des réseaux et enfin sur les différents moyens d'améliorer l'offre. C'est une méthode très complète qui balaie tout le spectre et je crois que cette approche a suscité beaucoup d'intérêt.

Deuxième exemple : le groupe de travail C2.1 a procédé à l'analyse et à l'élaboration d'une liste de bonnes pratiques pour la mise en œuvre du protocole de Kyoto, en examinant 11 cas concrets pour en déduire une synthèse des bonnes pratiques.

Et puis le comité C2.4 s'est intéressé au fret et en particulier s'est efforcé de produire des recommandations pour expliquer dans quelles situations le maritime ou le ferroviaire pouvaient être plus judicieux que le routier et également faire des recommandations sur la localisation des plates-formes multimodales et la façon de les réaliser.

D. ROUSSET
On touche là à l'aménagement du territoire. Est-ce un levier efficace pour diminuer les émissions de CO2 ?

P. PARISÉ 
Plusieurs séances de ce point de vue ont pointé une évidence : il faut éviter le « gaspillage » des transports.

Cela signifie que pour les marchandises, il faut absolument casser les chaînes de production qui incorporent des transports excessifs. On a tous un certain nombre d'exemples en tête : des pommes de terre qui sont cultivées en Espagne, épluchées en France et conditionnées en Belgique. Un autre exemple plus routier : des pavés qui sont fabriqués en Chine et qui sont importés ici en Europe pour faire des rues. Il n'est pas nécessaire d'être prix Nobel d'économie pour s'apercevoir que quelque chose ne va pas. Il n'est évidemment pas question d'administrer l'industrie, mais quand on peut se payer des transports aussi inutiles on fait la démonstration qu'ils ne sont pas assez chers. Et si les transports ne sont pas assez chers, c'est qu'ils sont de fait subventionnés par un prélèvement sur la planète.

Pour l'environnement urbain, la localisation de l'habitat, la problématique est voisine. On sait que l'étalement urbain multiplie les besoins de déplacements. Et là aussi, c'est un prélèvement sur notre capital environnemental. L'aménagement du territoire crée des transformations sur des cycles longs qui ne produiront des effets que sur le moyen et le long terme.

A court terme il faut donc se tourner résolument vers d'autres solutions. Il faut certainement lancer des programmes de recherche sans précédent sur les nouvelles motorisations. Je pense que c'est un gisement très, très important. Et puis, on en a parlé, il faut mieux utiliser la tarification.

D. ROUSSET
Et puis Patrice Parisé, il faut dire que les transports ont un effet direct sur notre qualité de vie bien sûr et sur notre santé. L'organisation mondiale de la santé estime que la pollution liée aux transports provoque chaque année 500 000 morts et 4 à 5 millions de cas de bronchites chroniques. On ne peut pas ignorer des chiffres comme ceux-là dans une association comme l'AIPCR.

P. PARISÉ 
L'enjeu est effectivement énorme. Je rappelle que l'ONU prévoit qu'en 2015, il y aura 36 mégapoles de plus de 8 millions d'habitants. Ce n'est pas loin.

On peut se faire la remarque collectivement qu'il n'y a pas au sein de l'AIPCR suffisamment de représentants des villes et d'experts qui traitent des problématiques urbaines, ce qui peut expliquer que notre association jusqu'à présent ne s'est pas suffisamment penchée sur ces questions. Mais il y a eu des conférences sur ce sujet et elles ont eu un gros succès. Je vais citer l'exemple des 200 personnes qui ont suivi la séance spéciale 8 qui était consacrée à la congestion et nous avons fait des travaux pratiques hier soir puisqu'il y avait 3 000 personnes à la Porte Maillot qui ont expérimenté la congestion.

D. ROUSSET 
Alors justement qu'est-ce qui est ressorti de ces travaux, pour éviter ces désagréments ?

P. PARISÉ 
Un premier enseignement : il est apparu que la mobilité non motorisée (la marche, le vélo, etc.) était étudiée intrinsèquement mais que l'on étudiait pas suffisamment la complémentarité de ces modes doux avec les autres modes de transport et si on le faisait, les experts qui ont travaillé sur le sujet ont considéré qu'avec des aménagements peu coûteux on pourrait faire des choses extrêmement efficaces. Et puis je crois que sur ce sujet, il faut alerter les pays qui n'ont pas encore basculer au « tout voiture » en urbain d'éviter de faire cette erreur. Et puis enfin, on en a parlé longuement, il faut mieux exploiter les réseaux. Là aussi c'est un facteur d'amélioration et de diminution des émissions.

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D. ROUSSET 
Troisième thème, celui sur l'insécurité routière qui a suscité beaucoup de débats et qui ne cesse d'augmenter on le sait dans les pays en voie de développement. Les accidents de la route font près de 1,2 millions de morts chaque année dans le monde.

Avant de faire le bilan de ce qu'a dit le congrès sur ce sujet, je vous propose d'entendre à nouveau un court élément enregistré. Ce sont les témoignages de représentants d'usagers, association de consommateurs, Ligue contre la violence routière, bien connue ici en France et organisme de prévention. On les écoute (video)

Quelques mots Patrice Parisé sur ces témoignages ?

P. PARISÉ 
Je crois qu'ils sont révélateurs d'une certaine convergence de vue entre les usagers, les associations qui les représentent et les administrations routières sur le fait qu'il faut agir sur les trois leviers que sont l'infrastructure, le comportement du conducteur et le véhicule.

D. ROUSSET 
Sur l'interface entre l'homme et la route, il y a encore des marges de progrès. On y a réfléchi je crois dans les différentes conférences ?

P. PARISÉ 
La communauté routière, je crois, partage l'idée qu'il faut concevoir la route pour ce qu'on attend d'elle. Et il faut bien reconnaître que ce n'est pas tout à fait le cas encore aujourd'hui.

D. ROUSSET 
Pouvez-vous préciser pourquoi ?

P. PARISÉ 
Toutes les études montrent que les conducteurs adaptent leur comportement au message qu'ils reçoivent de la route. Toute route délivre un message. Elle délivre un message implicite par sa géométrie, sa largeur, son environnement. Et elle délivre également un message explicite par la signalisation : signalisation classique (les panneaux) et toute l'information qui vient des nouvelles technologies. Plus le message délivré par la route est clair, plus le conducteur adapte son comportement à ce message qui est délivré.

Les administrations routières ont un important travail à faire pour que les routes envoient le bon message pour que l'usager se comporte de la bonne façon.

D. ROUSSET 
Oui mais si on parle des nouvelles technologies, on a senti quelques réserves de la part des consommateurs notamment. Elles apportent un gain de sécurité, mais sous certaines conditions quand même ?

P. PARISÉ 
Bien sûr. Je crois qu'il faut distinguer les technologies qui concernent les véhicules (systèmes de freinage, airbags et ainsi de suite) des systèmes d'aide à la conduite. Là, incontestablement, les nouvelles technologies peuvent apporter quelque chose mais les propos l'ont bien montré, il faut faire attention à l'interface homme-machine qui doit être bien étudiée car si on multiplie les technologies et qu'on distrait l'attention du conducteur évidemment on aboutira à des effets inverses.

D. ROUSSET 
Et concernant l'infrastructure, sur la gestion des risques ?

P. PARISÉ 
Ce qui émerge des travaux du congrès, c'est une nouvelle notion qui consiste à inclure la sécurité routière dans une approche globale d'évaluation des risques. Et là, les travaux du comité technique 3.2 sont intéressants puisqu'ils ont élaboré une boîte à outils pour aider les administrations à entrer dans cette méthode d'évaluation des risques. Ils l'ont fait à partir de l'analyse des pratiques dans 23 pays.

D. ROUSSET 
De l'importance des échanges, donc, comme la Ligue contre la violence routière l'a également signalé.

Le dernier thème stratégique que vous aviez choisi de traiter cette semaine, c'est celui de la qualité des infrastructures. Sujet très vaste, il nous reste peu de temps pour en parler, mais tout de même, que peut-on retenir ?

P. PARISÉ 
Je vais dire d'abord que c'est LE sujet qui a motivé la création de l'Association il y a 100 ans. Lundi, Jean-François Corté nous disait que la première préoccupation de nos anciens, c'était d'éviter qu'il y ait de la poussière sur les routes. Après 100 ans, la qualité technique est toujours un sujet extrêmement important (on a de nombreux groupes d'experts qui travaillent sur cette question) mais la caractérisation de la qualité a évolué. Il faut évidemment toujours faire des routes et des ponts qui tiennent mais il faut aussi utiliser des matériaux économes en ressources naturelles, économes en énergie. On a bien vu que l'Association porte une grande attention à ces questions. La remise des prix de l'AIPCR lundi a montré les champs dans lesquels nous allions, sur les enrobés, à basse température, incorporant des liants végétaux au lieu du pétrole...

D. ROUSSET 
Autant de techniques très, très nouvelles. Vous y croyez, sincèrement Patrice Parisé et jusqu'où ?

P. PARISÉ 
Non seulement j'y crois mais je ne suis pas le seul. Je rappelle que la séance spéciale sur les « nouveaux concepts, nouvelles idées » a été suivi par près de 300 participants.

L'autre axe auquel nous croyons beaucoup est celui de la récupération des déchets. Et là, les administrations routières ont vraiment une action à mener très importante. Pour pouvoir réincorporer des déchets dans les matériaux routiers, il faut que les spécifications, les marchés, les règles techniques, le permettent. Les industriels nous poussent. Il faut que nous répondions à cette attente pour incorporer de plus en plus de matériaux de récupération dans nos chaussées neuves. Ce sera évident favorable à l'environnement et à la préservation des ressources.

D. ROUSSET 
La qualité des ouvrages, c'est donc aussi un facteur à prendre en compte pour améliorer le bilan environnemental des infrastructures routières. Revenons à l'aspect économique. Il y a des avancées très intéressantes qui ont été mises en évidence durant le congrès.

P. PARISÉ 
Il y a effectivement une réflexion très intéressante qui est menée sur les ouvrages « à longue durée de vie ». Et c'est aussi un thème étroitement lié au développement durable. Si vous me permettez l'expression « il ne faut pas faire du jetable » parce que si on construit des ouvrages de mauvaise qualité, à un terme plus ou moins rapproché, il faudra les refaire et globalement ce n'est pas économique. Il faut construire des ouvrages qui soient durables et surtout il faut avoir une vision économique qui s'apprécie sur des cycles longs.

Et il faut surtout rappeler qu'il ne faut pas négliger l'entretien pour ne pas avoir à procéder à des reconstructions coûteuses. C'est une évidence mais il faut se la rappeler à chaque occasion.

D. ROUSSET  
Nous avons fait le tour, rapide, des différents sujets traités dans ce congrès. Quel est votre mot de la fin ?

P. PARISÉ 
Je crois que ce congrès a montré que « le choix du développement durable » n'était pas un slogan opportuniste, mais qu'il y a une réelle prise de conscience des acteurs du monde de la route : la communauté routière a pris la question a bras le corps.

La deuxième observation que je voudrais faire pour nous aider à progresser à l'avenir : il me semble que nous avons une vision un peu trop simplificatrice en entretenant une dichotomie trop nette entre les pays industrialisés et les pays en développement. Je pense que les choses sont un peu plus compliquées que cela et que nous devrions travailler plus en transversalité avec les différents pays plutôt que de travailler sur des thèmes qui concernent tel groupe de pays ou tel autre. Nous le faisons déjà mais je pense qu'il faut aller davantage dans cette direction d'autant que sur des problématiques spécifiques il existe déjà des lieux de dialogue, des organisations qui sont capables de les traiter et donc c'est sur cette transversalité, c'est-à-dire sur une approche commune des grandes questions pour tous les pays du monde, que l'AIPCR a un rôle formidable à jouer pour aider à la formation d'un consensus mondial si possible sur une question aussi importante que la route. Alors voilà du travail pour le siècle à venir.

Pour terminer, je voudrais vous remercier tous d'avoir participé si nombreux à ce congrès : c'est vous qui avez fait son succès. La France a été honorée et heureuse de vous recevoir et de vous accueillir.

Permettez-moi aussi de remercier la communauté routière française toute entière, les entreprises, les bureaux d'études, les industriels et les administrations des collectivités territoriales qui se sont mobilisés avec l'Etat au sein du Comité français de l'AIPCR pour que cette édition soit à la hauteur de l'événement du centenaire.

Je remercie bien entendu mes collègues de l'AIPCR, parmi lesquels le président Colin Jordan, ainsi que le secrétariat général de l'association avec qui nous avons bien collaboré.

Enfin, je vous demande d'applaudir Hubert Peigné, Louis Fernique ainsi que toute son équipe, qui, assistés de nos prestataires sympathiques et efficaces (Europa Organisation, Market Place et Package), ont assuré la conception et l'organisation de cette semaine qui, je l'espère aura répondu à votre attente.

Merci de votre attention.

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