Discours de bienvenue de la Première adjointe au Maire de Paris

Le Centenaire du Congrès Mondial de la Route à Paris

Anne Hidalgo Première adjointe au Maire de Paris

Anne Hidalgo Première adjointe au Maire de Paris

Anne Hidalgo Première adjointe au Maire de Paris

Monsieur le Ministre, Monsieur le Président,

Permettez-moi également de saluer l'ensemble des ministres des transports présents dans cette salle qui nous font l'honneur d'être parmi nous, et de vous adresser un message de bienvenue à Paris. Mesdames et Messieurs,100 ans après le premier congrès de l'Association mondiale de la route (AIPCR), Paris est honoré d'accueillir à nouveau ce congrès mondial.

Trait d'union entre les pays, les villes et les hommes, la route est aussi un lieu public, un lieu de vie qui doit s'insérer dans des métropoles de plus en plus denses. La route exige des règles de sécurité et elle exige surtout de l'équité dans la répartition des usages, qui donne leur juste place aux transports en commun comme aux circulations douces et alternatives.

Formidable vecteur de développement économique, alors que s'impose à nous le devoir collectif de concourir à l'équipement des pays émergents et en voie de développement, la route du 21ème siècle doit aussi se concevoir dans l'innovation, le respect de l'environnement et des générations futures. Autant d'enjeux que l'humanité doit affronter en urgence, à l'heure où chacun doit pouvoir prendre sa part de la prospérité mondiale, mais où également, enfin, le développement durable et la lutte contre les dérèglements climatiques s'imposent au cœur de tous les débats.

Paris est d'autant plus heureuse d'accueillir votre Congrès mondial que vous avez choisi un thème qui lui est cher : le développement durable.

En effet, depuis 2001, sous l'impulsion de son maire Bertrand Delanoë, Paris a inscrit son action dans une démarche volontariste de développement durable. D'abord sur la lutte contre la pollution. Nous avons ainsi donné la priorité aux transports en commun, avec les couloirs de bus, les pistes cyclables, le tramway, aujourd'hui Vélib', demain la navette fluviale et un tramway prolongé. Nous avons, avec le syndicat des transports de la Région Ile de France et le Conseil Régional, fait en sorte qu'il y ait davantage de bus et de métros, etc. Cette volonté de donner la priorité aux transports publics s'est traduite par des premiers résultats positifs : entre 2002 et 2007, les émissions d'oxyde d'azote (la pollution de proximité) ont baissé de 32% tandis que les rejets de dioxyde de carbone (dû au travail des constructeurs automobiles sur les véhicules les moins polluants), gaz à effet de serre responsable du réchauffement climatique, ont diminué de 9 %. Néanmoins, les véhicules récents s'avèrent souvent plus producteurs de gaz à effet de serre. Pour continuer sur cette lancée, nous mettons aujourd'hui en œuvre notre Plan Climat territorial, « le Plan Climat de Paris » avec comme objectif de diminuer le niveau des émissions de gaz à effet de serre du territoire de Paris, de 25 % à l'horizon 2020. Nous avons pour ambition que Paris soit la première métropole à respecter strictement les normes européennes dans le domaine de la pollution et des émissions de gaz à effet de serre.

Mais tous les efforts que nous avons entrepris ne pourront en aucun cas suffire pour faire face aux enjeux. Pour un développement à la fois dynamique et harmonieux, les grandes agglomérations ne peuvent faire face seules. Bien résoudre la question des déplacements est essentiel pour l'attractivité des territoires. Les besoins de financement dans le domaine des transports collectifs sont immenses, et il est urgent que l'Etat, le notre en particulier, proposent de nouvelles ressources . A Paris, l'enjeu se situe davantage autour des transports publics, mais en Ile de France, dans les départements les plus éloignés du cœur de l'agglomération, les routes sont un sujet incontournable. Il nous faut ainsi renforcer et moderniser les transports existants, améliorer l'offre de banlieue à banlieue. J'entends dire que les partenariats publics privés seraient la solution à tous les problèmes. J'y suis évidemment favorable, nous le faisons déjà à Paris, mais l'implication de l'Etat se doit d'être également à la hauteur des enjeux, sans cela nous courons à l'échec. L'Etat doit appuyer puissamment les efforts des collectivités territoriales et des acteurs privés. Paris présente au sein du CGLU, sait combien les collectivités du monde entier sont implquées sur les politiques de déplacement et de développement durable. Au-delà de la question financière, L'Etat doit également favoriser le développement des véhicules propres, en proposant des normes environnementales plus exigeantes, et encourager des formes de mobilité innovantes, comme l'autopartage.

Je souhaite vivement, en France, que le « Grenelle de l'environnement », organisé en octobre par le ministre d'Etat puisse déboucher sur des solutions concrètes, pour que la lutte contre le réchauffement climatique porte réellement ses fruits.

J'apprécie ainsi tout particulièrement que les organisateurs de ce 23ème congrès mondial de la route aient choisi d'orienter les débats sur le thème du développement durable. Je suis convaincue que vos échanges permettront un partage utile et essentiel des expériences et des savoir-faire, mais également des rencontres, de riches découvertes et, j'en suis sûre, des moments intenses de convivialité.

Je vous remercie,

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